Revue Française de la recherche
en viandes et produits carnés

ISSN  2555-8560

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Résumés - Economie et Consommation

Le 4ème Forum international sino-français sur le développement de la production bovine s’est déroulé en juillet 2025 à Changchun, capitale de la province du Jilin, dans le Dongbei. L’événement, qui marquait le 20ème anniversaire de la création du Centre sino-français de recherche et de développement sur les bovins, a accueilli différents experts, chercheurs et professionnels. Les présentations ont porté sur l'expérience de la France en matière de production et de consommation de viande bovine de haute qualité, sur l’évolution de la filière bovine en Chine, sur le développement du système européen 3G (Global Guaranteed Grading), sur les tests génomiques et enfin sur l'expérience des éleveurs français de bovins de race Limousine.

En dix ans, la consommation de viande va poursuivre sa croissance et tirer la production mondiale, selon le rapport Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2025-2034. Du fait de l’augmentation rapide de la population et des revenus, 45% de la croissance de la consommation mondiale se produira dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Par habitant, la consommation totale de viande ne devrait cependant progresser que de 3% pour atteindre 29,3 kg en équivalent poids comestible au détail (epd) par habitant/an, une augmentation moitié moins élevée qu’au cours de la décennie précédente. Dans la plupart des pays à revenu élevé, la croissance de la consommation de viande par habitant continuera en effet de ralentir. Dans ces dix prochaines années, la volaille renforcera sa position dominante dans le secteur de la viande, puisqu’elle représentera 62% du volume total de viande supplémentaire produit dans les dix années à venir.

Les interrogations sur la consommation des produits carnés dans une alimentation durable sont devenues de plus en plus nombreuses. Les injonctions à réduire la consommation de produits carnés ajoutées aux préoccupations en termes de santé, d’écologie ou de citoyenneté du consommateur orientent une part d’entre eux, en marge des habitudes et des normes plus courantes, vers une alimentation plus durable et donc plus végétale. Néanmoins, l’attachement à la viande se traduit par une érosion relativement lente de la consommation au regard d’une multiplicité de facteurs. L’érosion des viandes boucherie place désormais la volaille en tête des espèces consommées.

Depuis 2011, l’IFIP calcule, à l’intention d’INAPORC et des acteurs de la filière porcine française, un indicateur de la compétitivité des filières porcines des cinq principaux producteurs de l’Union européenne : France, Allemagne, Danemark, Espagne et Pays-Bas. Ce travail est financé par INAPORC. L’indicateur analyse plus de 85 variables réparties en 8 thèmes : macroéconomie, alimentation animale, élevage, entreprise de l’aval, dynamisme de la production, commerce extérieur, dynamisme de la consommation intérieure et organisation des filières. Dans cette seconde partie sont présentés les résultats obtenus dans les quatre derniers thèmes : dynamisme de la production, commerce extérieur, dynamisme de la consommation intérieure et organisation des filières. En 2022, la production de porc en Europe est en retrait. Toutefois, les évolutions sont hétérogènes selon les pays, avec des reculs massifs pour certains. En matière de commerce extérieur, la demande internationale s’est légèrement contractée, mais est restée forte, affichant des records historiques. La France et l’Espagne ont vu leur consommation croître sensiblement dans un contexte de reprise de la consommation hors domicile. Enfin le rapport présente les caractéristiques structurelles de chacune des filières porcines étudiées, ainsi que les faits marquants de l’année pouvant modifier ces spécificités. Mais ce thème n’est pas pris en compte dans le calcul du score global présenté en conclusion.

Depuis 2011, l’Ifip calcule, à l’intention d’INAPORC et des acteurs de la filière porcine française, un indicateur de la compétitivité des filières porcines des cinq principaux producteurs de l’Union européenne : France, Allemagne, Danemark, Espagne et Pays-Bas. Ce travail est financé par INAPORC. L’indicateur analyse plus de 85 variables réparties en 8 thèmes : macroéconomie, alimentation animale, élevage, entreprise de l’aval, dynamisme de la production, commerce extérieur, dynamisme de la consommation intérieure et organisation des filières. Dans cette première partie, sont présentés les résultats obtenus dans les quatre premiers thèmes : macroéconomie, alimentation animale, élevage, entreprise de l’aval. En 2022, les écarts de compétitivité entre les pays se sont resserrés. Le Danemark obtient le score global de compétitivité le plus élevé, talonnée par l’Espagne. La France et les Pays-Bas, respectivement 3ème et 4ème, voient leurs scores remonter en raison d’un dynamisme de la production relativement meilleur, et la France devance davantage les Pays-Bas par rapport à l’année précédente. L’Allemagne n’améliore que très peu son score comparativement à 2021. L’Outre-Rhin subit toujours les conséquences de la présence de la fièvre porcine africaine (FPA) sur son territoire et sa production porcine recule.

Dresser un état des lieux des principales filières viande en Algérie (ovine, bovine, caprine et cameline) aide à comprendre les perceptions et les attentes qu’ont les consommateurs algériens à propos des produits carnés. Ces filières doivent nécessairement innover pour s’adapter aux changements des préférences de consommation. Le présent livre tente de faire une synthèse pratique pour tous les acteurs de ces filières.

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Edito

Le paradoxe de la filière bovine

Les signaux d’alerte se multiplient sur les conséquences à long terme du mouvement de décapitalisation bovine qui s’accélère depuis trois ans. Selon des projections réalisées par l’Institut de l’Élevage présentées lors des Matinales de la Recherche d’Interbev en mars dernier (nous y reviendrons dans un prochain numéro), la diminution du troupeau entrainerait une forte régression du nombre d’animaux finis destinés au marché français. Cette baisse est évaluée à environ -20% entre 2022 et 2030, soit 12 500 animaux de moins par semaine, avec la fermeture prévisible de nombreux outils et une baisse du besoin en emplois dans la filière.
Le paradoxe de la situation actuelle, c’est que les perspectives d’évolutions de la consommation ne justifient en rien une telle perspective. Certes, la consommation apparente de viande bovine en France a connu depuis dix ans une baisse lente, mais régulière, d’environ 1,1% par an selon Agreste, rappelle une étude menée par Valérie Diot (Ifip) sur "Les déterminants impactant les évolutions de la consommation des produits carnés en France". Mais son article, que nous publions dans ce numéro de VPC avec l’aimable autorisation du RMT Maele, montre également que les produits animaux "demeurent des produits piliers ancrés dans le quotidien des consommateurs avec des taux de pénétration élevés" et que la baisse de consommation des dernières années est en grande partie liée à des considérations économiques.
Par ailleurs, contrairement à une opinion trop communément répandue, les perspectives d’évolution de la consommation de viande bovine au niveau mondial à moyen terme sont bel et bien positives. C’est ce qui ressort du rapport Perspectives agricoles 2025-2034 OCDE-FAO dont nous vous proposons dans ce numéro une synthèse centrée sur les produits carnés. Selon les projections à moyen terme des deux organisations, la consommation mondiale de viande devrait progresser de 47,9 Mt au cours de la prochaine décennie soit une augmentation de 0,9 kg par habitant et par an en équivalent poids comestible au détail (epd). Si la consommation de volaille progresserait le plus rapidement (+21%), celle de viande bovine devrait tout de même croitre de +13% d’ici 2034 !
La filière viande bovine française n’a donc pas de raison de se résigner au déclin. Les deux événements professionnels du secteur entre lesquels intervient la publication de ce numéro de VPC démontrent d’ailleurs l’importance économique intacte de l’élevage bovin. En septembre, le Space de Rennes a dépassé tous les records d’affluence avec 102 000 visiteurs sur trois jours. Quant au Sommet de l’Elevage qui ouvre ses portes du 7 au 10 octobre à Clermont-Ferrand, il n’attend pas moins de 1750 exposants pour 120000 visiteurs ! Parmi ceux-ci, une délégation chinoise est attendue. Dans ce cadre, VPC publie le compte-rendu du Forum franco-chinois sur la production de viande bovine qui s’est tenu à Changchun en juillet dernier avec des experts français sur place.
A lire aussi dans ce numéro, une revue systématique et une méta-analyse d'essais contrôlés randomisés sur "Consommation de viande bovine et facteurs de risque des maladies cardiovasculaires" ; et une étude en deux volets sur la compétitivité de cinq filières porcines européennes en 2022.

Bruno CARLHIAN et Jean-François HOCQUETTE