Revue Française de la recherche
en viandes et produits carnés

ISSN  2555-8560

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Résumés - Economie et Consommation

Dresser un état des lieux des principales filières viande en Algérie (ovine, bovine, caprine et cameline) aide à comprendre les perceptions et les attentes qu’ont les consommateurs algériens à propos des produits carnés. Ces filières doivent nécessairement innover pour s’adapter aux changements des préférences de consommation. Le présent livre tente de faire une synthèse pratique pour tous les acteurs de ces filières.

Dans un contexte de croissance régulière des prélèvements et de recrudescence des dégâts de gibier, les professionnels de la chasse et de la venaison, tout comme les pouvoirs publics, ont intensifié ces dernières années leurs réflexions en vue d’améliorer la valorisation et la commercialisation de la viande de gibier. En effet, à la différence de la situation qui prévaut au Royaume-Uni ou en Allemagne, le gibier de chasse, en France, malgré son abondance, n’est ni bien valorisé commercialement, ni popularisé auprès des consommateurs. Une situation qui s’explique, entre autres, par la rigueur de la réglementation sanitaire, la faiblesse du réseau de collecte et de traitement du gibier et par le manque de sensibilisation du public pour l’intérêt de cette viande. Dans cet article, nous présentons les principaux constats et recommandations issus du rapport du CGAAER (Mission n° 21032, octobre 2021) sur la venaison et sur les principales mesures engagées depuis par la fédération nationale de la chasse (FNC) pour inverser cette situation.

Les démarches Label Rouge (LR) reposent sur un cahier des charges précis, dont le respect est vérifié aux différentes étapes de production par des enregistrements et des contrôles. Afin de mieux valoriser toutes les informations enregistrées dans le cadre du fonctionnement des démarches LR gros bovins, de nouveaux moyens techniques peuvent être envisagés. C’est le cas de la blockchain, technologie en fort développement dans plusieurs domaines dont celui de la traçabilité agroalimentaire, qui pourrait être une solution pour répondre à ce nouvel enjeu. Les perspectives de développement de cette technologie pour la filière LR gros bovins ont été identifiées au travers d’une étude de faisabilité technique et d’une analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces). Finalement, la blockchain est adaptée au fonctionnement des filières Label Rouge gros bovins et l’analyse SWOT permet à la filière de se projeter dans la mise en œuvre de cette technologie. Le développement d’une preuve de concept, c’est-à-dire d’une première version d’une blockchain, sur une démarche Label Rouge permettrait d’approfondir la faisabilité technique et financière de cette solution.

Le secteur de l'agriculture est confronté à de nombreux défis, notamment la croissance de la population et l'augmentation de la demande alimentaire qui en découle (environ 70 %), tandis que les ressources naturelles et les terres arables sont limitées. Dans ce contexte, l'élevage est soumis à diverses critiques, en particulier concernant le respect de l'environnement, de la vie et du bien-être des animaux, mais aussi concernant la concurrence entre l’alimentation animale et humaine, et les risques liés à la surconsommation des produits animaux, notamment viande rouge et charcuterie. Ces critiques atteignent un niveau sans précédent, d’où l’engouement pour des solutions alternatives telles que les protéines végétales, les insectes et les produits issus de la culture cellulaire. La première partie de la session a porté sur la viande cultivée (analyse bibliométrique des articles scientifiques et acceptation par les consommateurs). La deuxième partie a abordé les alternatives aux produits d'origine animale, notamment les protéines végétales, les produits de fermentation et les œufs et produits laitiers fabriqués. La dernière partie de la session a concerné la gestion de la qualité de la viande issue de l'élevage conventionnel en soulignant l'importance de la qualité de la viande pour satisfaire les attentes des consommateurs. Cette session a ainsi permis d’examiner conjointement l'évolution de la recherche sur les alternatives aux produits d'origine animale et la gestion de la qualité de la viande conventionnelle, tout en mettant en évidence les défis et opportunités associés à ces domaines.

Il y a 40 ans, la filière porcine française réalisait une prospective. Où en est-elle aujourd’hui ? Quels sont les facteurs qui vont déterminer son avenir ? Quels scénarios envisager ? A l’aide d’une méthode de prospective basée sur les représentations d’acteurs de la filière, nous tâchons d’anticiper les potentielles évolutions de la filière porcine française et présentons les différents scénarios.

La joie de manger, rédigé par un spécialiste reconnu en matière la nutrition membre de l’Académie d’agriculture de France, replace l’acte alimentaire dans sa globalité avec ses trois fonctions d’égale importance : nourrir, réjouir et réunir. Il rappelle la dimension culturelle de notre alimentation. Il montre comment l’offre alimentaire dans notre pays est qualitativement et quantitativement remarquable et ne nous empoisonne pas, même si des progrès peuvent et doivent encore être faits. Sont largement développés sous un angle moral et éthique la question de l’animalisme et de l’antispécisme qui s’opposent d’un point de vue anthropologique à la place de l’homme. Une approche spirituelle de notre alimentation confère à cet ouvrage une originalité supplémentaire. Gratitude, respect, partage, sobriété sont des valeurs qui peuvent nous guider loin de discours nutritionnels et écologiques dogmatiques. Ainsi pourra naitre une relation apaisée avec notre alimentation et avec les autres. Cet ouvrage contraste avec nombre de livres anxiogènes ou moralisateurs portant sur l’alimentation. A travers cinq chapitres il aborde cinq facettes de la place de l’alimentation dans la vie de l’homme.

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Edito

A point nommé

La publication dans cette lettre d’information de « l’appel à action de Denver » et d’un article expliquant la genèse de cette mobilisation de chercheurs du monde entier (1) en faveur d’un débat public rationnel et étayé scientifiquement sur l’élevage et la viande tombe à point nommé. Une émission télévisée toute récente (2) illustre à quel point le traitement de ces questions semble vouloir régulièrement sortir de ce cadre pour y être porté sur un terrain émotionnel et moral, mais surtout idéologique. A son corps défendant, l’élevage et la viande se retrouvent ainsi attirés, comme dans un guet-apens, dans un affrontement fantasmé entre animal et végétal. L’essentiel du documentaire a ainsi été consacré à discréditer une partie des acteurs du débat, affublés des arrière-pensées les plus sombres. Au bout d’une heure trente, qu’est-ce que le téléspectateur aura retenu ? Pratiquement rien, en dehors de ces supposés noirs desseins des filières, puisque l’émission réussit la performance de n’aborder aucun des sujets sur le fond. Le citoyen n’aura ainsi rien appris sur la consommation de viande en particulier de viande rouge (inférieure en moyenne en France aux recommandations nutritionnelles). Il ne saura rien des méthodes d’élevage en cours en France en comparaison de celles du reste du monde (il y aurait pourtant tant à dire). Il ne connaitra pas plus non plus les contributions et efforts du secteur élevage-viande en matière d’atténuation climatique. Alors oui, les signataires de l’appel de Denver ont raison de se mobiliser pour une politique guidée par le souci d'une alimentation équilibrée et de vouloir en finir « avec le discrédit généralisé de la viande, des produits laitiers et des œufs pour en revenir à des recommandations alimentaires pleinement fondées sur des preuves scientifiques, économiquement et culturellement appropriées ». Ces chercheurs ont aussi raison d’attirer l’attention sur la prise en compte de la reconnaissance de la complexité des systèmes d'élevage et de l'écologie ou de rappeler que le rôle des scientifiques est de se confronter les uns aux autres « en appliquant des méthodes scientifiques rigoureuses, dans le respect mutuel et avec ouverture d’esprit ». Non, la viande n’est ni de gauche ni de droite, ni masculine ni féminine, ni malfaisante ni miraculeuse. Elle participe à l’équilibre alimentaire de milliards d’hommes et mérite mieux que d’être ainsi l’otage de combats politiques complaisamment mis en scène.

Bruno CARLHIAN et Jean-François HOCQUETTE

(1) https://www.dublin-declaration.org/fr/
(2) https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/7205066-la-guerre-de-l-info-touche-pas-a-mon-steak.html